A la decouverte de ... TRISTAN FAUCONNIER


Tristan FAUCONNIER a décroché en 2017 sa première couronne nationale, à tout juste 26 ans, ce pilote de la Région de Troyes, ce pilote, non-issu du sport automobile mais très bien entouré, se livre dans cet interview de champion. Responsable de production dans un centre de contact téléphonique, il est l’exemple que les qualités de pilotes ne sont pas forcément liées à celle d’expert en mécanique. Pour autant le vainqueur de la Maxi Sprint, raccroche les gants cette saison et suivra avec attention la division Maxi Sprint.



  • Pour commencer, revenons sur ton parcours, quand et comment as-tu découvert cette discipline ?

J’ai découvert la discipline grâce à mon père (Pascal FAUCONNIER – Actuellement en Buggy cup), qui roule en sport automobile depuis 1988 et grâce à mon frère (Paul Matthieu FAUCONNIER – 3ème en SUPER SPRINT), qui roule en sprint car depuis 2004. J’ai débuté les sports mécaniques en montant sur une moto de cross assez jeune mais à 15 ans et vu mon niveau très médiocre en moto, je suis passé sur 4 roues et j’ai commencé à rouler en kart pour m’amuser.

Mon parcours en sprint car a commencé en 2008 en UFOLEP dans le championnat Nord Est alors que j’avais 16 ans. J’ai repris le sprint car de mon frère un copie FOUQUET avec un moteur de 2cv. J’ai roulé pendant 3 ans avec ce kart en remportant 3 fois le championnat dans lequel je concourrais.

En 2011, mon père m’a offert un châssis CAMOTOS (celui avec lequel j’ai remporté le titre cette année) qui était monté avec un moteur de 500 CB à l’époque. La première année, j’ai fini 3ème du championnat Nord Est UFOLEP et j’ai fini vice-champion de France à la finale nationale UFOLEP.

En 2012, ma relation avec Jérôme HELIN (Mak’sport) a commencé car j’ai acheté le moteur injection de Johan BONNAUD (Ex Andréa DUBOURG). Cette année-là, j’ai remporté le championnat Nord Est et à nouveau fini vice-champion de France à la finale nationale UFOLEP.

C’est à ce moment que mon père et moi avons pris la décision de m’inscrire au championnat de France FFSA. Avec le professionnalisme de Philippe CAMONIN (CAMOTOS) et Jérôme HELIN, nous avons mis à niveau mon sprint car afin d’entrer dans le grand bain.

En arrivant en FFSA, mon père et moi étions comme des gamins, un rêve qui se réalise en quelques sortes. Nous n’avions pas un budget exceptionnel mais une envie énorme et surtout une bonne équipe !

La première année (2013 : Pierre DEFFAINS champion) ; nous étions très satisfait d’intégrer quasiment tout le temps la grande finale. Nous finissons à une belle 15ème place.

Nous avons investi pas mal de temps (et d’argent … ? ) en 2014 pour rendre la machine encore plus performante, et dès les premières courses ça a payé !

A Is sur Tille, devant beaucoup de mes proches, je gagne pour la première fois une manche qualificative et je fais mon premier podium en finale (3ème derrière Alban VIGOT, champion cette année-là et Loïc TROUTAUD).

La machine était lancée ! Depuis cette « exploit » (Oui c’était un véritable exploit pour nous à l’époque, encore un rêve qui se réalise !) je n’ai quasiment plus lâché les podiums du championnat de France !

  • On sait que cela faisait des années que tu tournais autour de ce titre, enfin la délivrance ?

Délivrance ce n’est pas forcément le premier mot qui nous est venu à l’esprit au moment du podium à Faleyras. Le maître mot à ce moment c’est « Accomplissement » !

Tous les efforts, les investissements, les heures de travail, tout cela est récompensé !

Je pense en réalité que c’est une juste récompense pour l’équipe en or que j’ai la chance d’avoir… Et je le dis souvent, c’est le titre de toute l’équipe. Mais je dois l’avouer, en premier lieu, mon père, sans lui rien aurait été possible !

Après bien entendu c’est une délivrance, l’année dernière on a commencé à me surnommer ironiquement POULIDOR ?

  • Quels ont été les moments forts de cette saison 2017 ?

Toutes les victoires (Bourges / Is sur Tille et Saint Vincent des Landes) sont des moments forts.

Après je vais vous apprendre une belle histoire : Quand j’avais 18/19 ans et que je rêvais de la FFSA avec mes potes, j’ai toujours dit que je rêvais de gagner sur 3 circuits particulièrement : FALEYRAS (pour le mythe du circuit et toute son histoire !) / Saint Vincent des Landes (Pour l’ambiance !! Le nombre de spectateurs et la ferveur de leur organisation (les meilleurs !!)) et Is sur Tille (Pour gagner à domicile, devant mes partenaires et tous les proches qui font le déplacement)

Alors, en 2015, j’ai gagné ma première course à Faleyras et ce fut un nouveau rêve d’accompli.

Pour l’année 2017, j’ai pris un pied phénoménal en remportant l’épreuve de ST VINCENT DES LANDES, il y avait énormément de monde !

A Is sur Tille également, j’ai réussi à gagner devant énormément de mes proches et j’ai accentué mon avance au championnat, ça ce fut un sacré moment fort pour nous !

  • Et tes concurrents directs pour le titre ?

J’ai pas mal suivi la préparation des concurrents potentiels durant l’hiver 2016/2017 et j’avais bien compris que Steven LECOINT allait être un sérieux candidat pour le titre !

Egalement, Arnaud FOUQUET (champion 2016), Teddy BERTEAU, Tony Lhomond et puis la force de la jeunesse, l’impressionnant Florian GUILLINY !

J’étais très méfiant par rapport à tous ces supers bons pilotes.

  • Quel est ton avis sur cette discipline ? Pourquoi la maxi sprint connaît un tel succès ?

La maxi sprint est une discipline très exigeante ! Nous avons tous le même moteur, les mêmes pneumatiques.

La puissance de nos moteurs est quasiment similaire et nous avons tous des châssis excellent, très bien réglés et avec des suspensions au top du top !

Dans cette catégorie, la puissance peut être exploitée à 100 % grâce au couple que procure cette motorisation. Cela nous permet donc de titiller (sur certains circuits.) les chronos que réalisent les super sprint, voire même de les dépasser !

Ajoutons à cela la fougue des plus jeunes et l’expérience de certains, ça donne un cocktail parfait qui fait le succès de la catégorie !

En tout cas c’est une catégorie de promotion exceptionnelle ! Egalement un tremplin pour les jeunes.

  • Tes projets pour 2018 ?

Je ne serai pas présent sur les épreuves du championnat de France. J’ai vendu mon CAMOTOS et j’ai acheté une maison.

Je ferai quelques épreuves régionales en Buggy CUP avec le Camotos de mon père.

Et si mon frère lit cette interview, je lui piquerais bien son kart pour une course ;)

Et peut-être que l’on me réserve une surprise de taille. Je n’en dis pas plus pour le moment mais je serai ravi de vous l’annoncer dans le futur si ça se réalise.

  • Un mot pour conclure ?

Je tiens surtout à remercier toute mon équipe, tous mes partenaires.

Une mention très spéciale à mon père à qui je dois tout !

Merci également à mon frère qui m’a toujours bien conseillé et aidé et Morgan qui est toujours avec moi pour préparer les machines et la logistique.

J’ai d’énormes pensées pour mon pote Fred DUCOS ! Il aurait été très fier de moi (S’il n’avait pas été champion avant moi : Quel talent il avait !)